Covid-19 : quelle viabilité du virus SARS-CoV-2 dans l’air ?
Alors que la possibilité d’une transmission du virus SARS-CoV-2 via des aérosols est scientifiquement confirmée, la part que cette voie de contamination représente reste encore à préciser. L’Anses a identifié plusieurs axes de recherche pour disposer des données nécessaires à l’ajustement des protections à mettre en œuvre dans différents environnements intérieurs comme par exemple les transports en commun, les restaurants ou les salles de sport.
Les données scientifiques considérées dans leur ensemble confirment la possibilité de transmission du virus SARS-CoV-2 par des aérosols chargés de particules ayant conservé leur infectiosité. Toutefois, il est aujourd’hui impossible de déterminer quelle est la part respective des différentes voies de transmission du SARS-CoV-2 en population générale, à savoir :
- le contact direct avec un individu infecté ;
- la transmission par gouttelettes et aérosols à courte distance (moins de 2 mètres) ;
- la transmission par aérosols à longue distance ;
- le contact indirect avec des surfaces contaminées.
Les parts respectives de ces quatre voies de transmission nécessiteraient d’être quantifiées par la communauté scientifique. Dans les environnements clos, cela permettrait notamment d’adapter les mesures de gestion et les gestes barrière à adopter en fonction de différentes situations identifiées et des paramètres correspondants, comme le taux d’humidité, la température et le volume de la pièce, le nombre de personnes présentes, la présence ou non de système de ventilation, etc.
Acquérir de nouvelles données pour faire progresser la connaissance sur la viabilité du virus dans l’air
L’Agence identifie notamment les axes de recherche suivants :
- déterminer la viabilité du SARS-CoV-2 dans l’air dans différentes conditions représentatives de celles des environnements intérieurs et de l’émission réelle des virus par des individus infectés : charge virale émise, matrice d’excrétion, conditions environnementales de température, d’hygrométrie, d’empoussièrement ;
- acquérir, partager et centraliser les données sur les éventuels clusters recensés dans des environnements intérieurs recevant du public où les conditions sont favorables au risque de transmission par voie aérosols comme dans les restaurants, les bars, ou encore les salles de sport, et les accompagner des données contextuelles : lieu, date, volume de l’espace intérieur, ventilation, nombre de personnes contaminées, etc. ;
- développer les connaissances sur la charge virale dans l’air exhalé en fonction de l’historique de la maladie, sur son infectiosité, et sur la distribution de la charge infectieuse en fonction de la taille des gouttelettes dans l’air.